mardi 25 mai 2010

Appel des appels 13 : ça continue ! !

Vendredi 28 mai en soirée, l’Appel des appels 13 organise une rencontre pour tou(te)s les sympathisant(e)s, intéressé(e)s, curieux....

3 moments pour se retrouver :

  • Donnons nous de nos nouvelles. Nous ne sommes pas seuls ! Rappel de la naissance de l’Appel des appels, du mouvement national et des diverses initiatives d'autres régions et comités locaux. Que dire de l'actualité sociale et des casses en cours ...
  • Présentation des groupes de travail existants de l'Appel des appels 13 et des réalisations locales sur Marseille et alentours, point sur les différents mouvements (la justice, l'université, le social, l'hôpital, etc.), présentation de réflexions et projets de charte d'engagement local.
  • Ouvrir l’espace et le temps à des prises de paroles sous toutes formes imaginables (témoignages, lectures, « créations », etc.), envisager la suite du mouvement à Marseille (proposition d’une nouvelle soirée, d'un Evènement dans la perspective de la Friche...). Se donner rendez-vous....
Le programme est copieux, chacun est donc invité à venir avec du boire et du manger !

Accueil à partir de 19h.
Lieu : Théâtre de La Cité - 54, rue Edmond Rostand - 13006 Marseille - 04.91.53.95.61


Contacts:
Georgette Revest : 06 10 28 21 17
Christian Bonnet : 06 82 00 89 84



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lundi 18 mai 2009

2e Marathon des Savoirs à la Fac Saint-Charles

L'Appel des Appels 13 soutient le 2e Marathon des Savoirs organisé mardi 19 et mercredi 20 mai à la fac Saint-Charles, à Marseille.
Après plus de 15 semaines d'opposition à la destruction du système d'enseignement supérieur et de recherche français, étudiants, chercheurs et personnels universitaires (enseignants-chercheurs et personnel technique) continuent de proposer une vision alternative de l'élaboration et de la transmission des connaissances. S'opposant à une vision qui réduit le savoir à une marchandise et l'université à une entreprise, ils proposent, ensembles, de remettre la curiosité au centre de l'éducation, de faire de l'ouverture d'esprit le but premier.
Pendant deux jours, à travers des conférences et des débats, allant de la démocratie athénienne à l'astrophysique, la communauté en lutte vous invite à partager avec elle ces moments d'échanges culturels, libres et gratuits !

Dates: mardi 19 et mercredi 20 mai de 10h à 20h
Lieu: Université de Provence, Centre St Charles, place Victor Hugo


Contacts:
Francesca.Sargolini@univ-provence.fr (06 24 64 11 52)
Laurence.Casini@univ-provence.fr (04 88 57 68 78)
Boris.Burle@univ-provence.fr (04 88 57 68 79).

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dimanche 26 avril 2009

Appel des appels : l’essentiel va se faire dans les comités locaux.

A lire: l'article publié sur le site de Radio Galère par Max, suite à la réunion du 17 avril.
L’appel des appel se réunit pour la deuxième fois à Marseille ce vendredi 17 avril 2009. Il a rassemblé des étudiants, des chômeurs, des soignants (pédopsychiatres, psychanalystes), des formateurs, des enseignants et directeurs(trices) d’écoles, des enseignants - chercheurs, des artistes, des militants syndicaux et politiques, des représentants des medias locaux. Non à la politique de la peur !
La suite sur le site de Radio Galère.
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dimanche 19 avril 2009

La pénétration de la "raison marchande" dans le secteur social

Vendredi 17 avril a eu lieu la première soirée de ce qui est appelé à devenir le comité local - Marseille et sa région - de l'Appel des Appels. La librairie Païdos accueillait ce rendez-vous auquel ont participé quelque deux cents personnes... Nous rendrons compte plus en détail dans les jours qui viennent de la teneur de cette rencontre et des idées qui y ont été défendues, débattues.

Parmi les personnes qui sont intervenues ce soir-là, Bernard Organini, formateur (et chargé de cours de Sociologie) à l'Institut Régional du Travail Social.

Il est intervenu pour évoquer la question de la pénétration de l'idée "marchande" dans le secteur social. Voici un texte qui va un peu plus loin sur cette thématique et qui pourrait être l'un des axes de réflexion et de travail de l'Appel des Appels 13...


Nous vivons dans un monde dominé par le culte de la performance, fasciné par "l’élite" et le luxe, mystifié par le marché censé assurer, par une saine concurrence, la réussite des meilleurs et l’abondance à tous.

Cette illusion a fait des dégâts considérables en réduisant la vie humaine à son utilité marchande (à quoi çà sert, combien çà coûte, combien çà rapporte, sont les questions essentielles que la « pensée libérale » se pose sur le monde).

Plus de vision de l’avenir, celui-ci étant ramené à la gestion du présent, à « l’adaptation continue et fluide aux actions des concurrents » (Ernest Antoine Seillière).

Cette "raison marchande" pénètre maintenant notre secteur sous différentes formes.

De l’extérieur, venant des pouvoirs publics, des puissances financières et des médias, la vision de tout ce que nous faisons comme un coût (puisque çà ne prend pas la forme d’une marchandise vendue sur un marché) et non comme une valeur, une contribution à un mieux être collectif, par l’allègement des difficultés des plus fragiles.

Donc les sollicitations dont nous sommes l’objet sont principalement de coûter moins cher, de faire pareil mais avec moins, avec la suspicion permanente de gaspiller de l’argent qui serait plus utile ailleurs. Ceci d’autant que, loin de nous consacrer à ces « gagnants » qui sont sous les projecteurs et à qui tout est dû, nous nous consacrons aux faibles, aux perdants.

De l’extérieur encore, elle nous arrive avec une sollicitation permanente au spectaculaire et à l’urgence. Ce qui n’est pas médiatisé n’existe pas et ce qui n’est pas caricatural et chargé d’émotions ne mérite pas d’être médiatisé. Donc la moindre des choses serait qu’on se mette au garde à vous, toutes affaires cessantes, dès que quelque chose de spectaculaire se passe.

Bien sûr cela manifeste un mépris constant et croissant pour le travail que nous faisons au quotidien, dans l’ombre car l’accompagnement des personnes en difficulté demande au contraire patience et discrétion.

De l’extérieur toujours, l’aide aux personnes se découpe de plus en plus en prestations que l’on va dissocier les unes des autres et confier à des « prestataires » différents selon une logique d’appels d’offre qui seront accordées au moins disant (celui qui propose le moins cher) et non au mieux disant (celui qui propose la meilleure qualité). Ainsi les prestations de restauration sont confiées à des spécialistes de la nourriture insipide standardisée en même temps que les contrôles hygiénistes obsessionnels (à cause de quelques affaires ultra médiatisées et du souci des politiques et des gestionnaires de se « couvrir ») font fermer ou rendent financièrement impossibles les cuisines « familiales » de beaucoup d’établissements.

De l’intérieur, la logique néolibérale entre clandestinement dans les valises de la professionnalisation croissante de nos métiers qui s’inscrit dans une tendance générale des sociétés humaines à la division du travail.

Elle entre dans les valises du souci de qualité et d’évaluation de notre travail, que nous valorisons, nous, dans la mesure où cela accroit notre compréhension des problèmes de plus en plus complexes que nous avons à traiter, permet plus de respect des personnes, de nuances dans les solutions imaginées, d’ajustements permanents dans les mises en œuvre.

Parallèlement à cet enrichissement individuel et collectif, on voit se manifester une volonté de technicisation, de mise en place de procédures, de « produits d’insertion », de solutions « clefs en main », formes gadgétisées qui jettent de la poudre aux yeux mais pourrait faire de nous de futurs exécutants, magasiniers vendeurs de produits standardisés et labélisés à des « clients » avec comme compétence restante, de savoir leur en expliquer le mode d’emploi.

Elle entre dans les valises de la personnalisation du service rendu qui a fait de spectaculaires progrès depuis une vingtaine d’années et continue d’en faire, stimulée par les récentes lois (2002, 2005, 2007). Mais en même temps, on voit se propager une réduction des problèmes sociaux à leurs manifestations individuelles, chaque personne demandeuse d’aide étant mise en demeure d’élaborer un projet de vie, de manifester une volonté de s’en sortir, se voyant offrir des moyens tout aussi individualisés pour ce faire (des coachs partout, pour le soutien scolaire, pour l’insertion professionnelle) au détriment d’une prise en compte de la dimension collective de l’existence de chacun ( de plus en plus de solitude, d’abandons, de discrimination) et du cadre global de vie qui continue de se dégrader (logements introuvables, trop chers, quartiers ghettos , politique de la ville en déliquescence).

Pour le collectif 13 en colère B.ORGANINI

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mercredi 15 avril 2009

Création du comité local de l'Appel des Appels: rendez-vous le 17 avril à la librairie Païdos

La prochaine soirée de l'Appel des Appels Marseille aura lieu vendredi 17 avril 2009 à partir de 19 heures à la librairie Païdos, 54 cours Julien (6e). Cette soirée aura pour objet la constitution d'un comité local de l'Appel des Appels.
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mercredi 8 avril 2009

Si la solidarité devient un délit, nous demandons à être poursuivis pour ce délit !

Objectif chiffré de reconduites à la frontière pour 2010 : 28 000
Objectif chiffré d’interpellations d’aidants pour 2010 : 5 500
(source : Loi de finances 2009)
Si la solidarité devient un délit, nous demandons à être poursuivis pour ce délit ! Aujourd’hui, en France, il est devenu criminel d’accueillir, d’accompagner, ou seulement d’aider une personne en situation irrégulière...

Le 18 février 2009, à 7h45 du matin, la police frappe à la porte de Monique Pouille, 59 ans, bénévole aux Restos du cœur et à l’association Terre d’errance. Depuis deux ans et demi, cette femme organise les dons de nourriture et d’habits pour les migrants qui errent autour de Calais dans l’espoir de passer en Angleterre. Elle recharge aussi leurs portables. Les policiers lui on dit: "On vient vous chercher pour vous mettre en garde à vue, pour flagrant délit d’aide aux personnes en situation irrégulière".

L'interpellation le 16 février 2009 d'Hamid, un sans‐papiers accueilli par la communauté Emmaüs de Marseille Pointe‐Rouge, s'est transformée le 17 février 2009, en opération policière dans cette communauté. Ainsi, sur décision du parquet de Marseille une perquisition a eu lieu dans la dite communauté Emmaüs aux fins de recenser la présence d'éventuels compagnons sans papiers. Dans le même cadre, Kamel un responsable de la communauté a été mis en garde à vue pendant 6 heures le 17 février.

Ces faits s’ajoutent à une liste déjà longue de militants associatifs ou de citoyens ordinaires poursuivis pour avoir manifesté leur solidarité ou agi avec humanité à l’égard de migrants privés du droit au séjour. Alors demain, quels gestes du quotidien seront punis pour remplir les objectifs du Ministère de l’immigration ? Votre médecin sera‐t‐il interpelé pour avoir soigné un sans‐papier malade, ou votre facteur pour lui avoir distribué son courrier ? L’instituteur de vos enfants sera‐t‐il inquiété pour avoir appris à lire à un enfant dont les parents sont en situation irrégulière ?

Nous sommes tous concernés : parce qu’ avant d’être « sans‐papiers », ces hommes, ces femmes et ces enfants sont des personnes en difficulté, isolées et démunies qui ont des droits et il est de notre devoir de citoyen de les aider dans la dignité et le respect dû à chaque être humain.

Alors si la solidarité devient un délit, nous demandons à être poursuivis pour ce délit !

Mercredi 8 avril 2009, à 10h00, devant les palais de Justice de Paris, Lille, Marseille, Strasbourg, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Rennes et ailleurs en France, nous serons 5 500 à nous présenter comme prisonniers volontaires, affirmant avoir, un jour, aidé un homme ou une femme sans‐papiers en difficulté. Nous serons 5 500 citoyens décidés à rester des « aidants » !

Si vous souhaitez participer à ces rassemblements, vous pourrez dès vendredi 27 mars vous inscrire sur le site d’Emmaüs France ou sur celui des délinquants solidaires. D’ici là, pour tout renseignement ou pour faire part de votre participation, n’hésitez pas à prendre contact avec Teddy Roudaut: troudaut@emmaus‐france.org – 01 41 58 25 32

SOYEZ NOMBREUX A NOUS REJOINDRE !!!!

Premières Associations Partenaires: Emmaüs France / RESF / Fédération Entraide Protestante / Cimade / COMEDE / Gisti / FASTI / UNIOPSS

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lundi 6 avril 2009

Que signifie le mouvement des désobéisseurs dans le contexte actuel ?

L'intervention de Diane Combes, institutrice "désobéisseuse" dans le département des Bouches-du-Rhône, à la soirée de l'Appel des Appels Marseille, le 12 mars dernier.

La mobilisation des désobéisseurs est un signal fort dans notre société, le signal d’une panne de démocratie.
Désobéirait-on si les lois et les règlements résultaient de choix retenus démocratiquement par voie de consultation ? Bien sûr que non !
La désobéissance civile apparaît lorsque les lois et les décrets bafouent la dignité humaine, menacent les libertés, détruisent le lien social, cherchent le contrôle sur les corps et les esprits. En bref, elle s’impose quand la conscience est interpellée.

« En conscience, je refuse d’obéir ! »

Le mouvement des désobéisseurs en mettant la conscience au centre du débat, redonne de fait la priorité à l’être humain dans son essence.

Extrait de la lettre d’Anne-Marie PONS, directrice d’école en Hautes-Pyrénées :

"Certes je pourrais choisir d'obéir et de correspondre ainsi à ce que l'Institution attend aujourd'hui d'un fonctionnaire. Mais je crains que l'obéissance voulue et imposée actuellement par l'Education Nationale n’altère ma conscience et ne détruise ce qui fait de moi un être humain, en tant qu’être pensant.
Grâce à l'embûche placée sur mon chemin par l'Institution, sous forme de Base élèves, je réalise que l'obéissance d'un fonctionnaire à sa hiérarchie pose problème lorsque l'ordre correspond à une idéologie d'état et pas à une mission de service public. Cette obéissance non consentie confine à l'allégeance et je ne peux en accepter une parcelle sans mettre en danger le tout."


La prise de conscience de l’urgente nécessité de se comporter en homme libre face à la tentative de main mise sur les consciences opère une transformation salutaire en soi-même, débloque des énergies insoupçonnées, engendre des synergies et des solidarités nouvelles.
C’est là pour moi tout l’enjeu du mouvement de désobéissance : il nous transforme nous-mêmes, il change notre regard et notre rapport au monde.
Dans les luttes actuelles les rapports de force ne suffisent plus.
Loin des clivages idéologiques qui divisent inlassablement le monde et l’entraîne vers la violence, la prise de conscience de notre commune spécificité humaine à travers le respect de notre liberté de conscience individuelle, engendre une révolution intérieure qui pourrait constituer le pivot de la transformation de la société, le prélude d’un monde nouveau et libre.

Diane Combes (institutrice désobéisseuse dans le 13)

Accéder au site "Résistance pédagogique" en cliquant ici.

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dimanche 29 mars 2009

Premières impressions après le 22 Mars - par Roland Gori et Daniel Le Scornet

Plus de mille personnes ont répondu présents le 22 Mars 2009 au deuxième rassemblement national de l’Appel des appels qui s’est tenu à Montreuil à la Maison de l’Arbre.
Ils ont été accueillis par Dominique Voynet, Maire de Montreuil, et par Stephane Gatti, au nom de la « Parole errante ».

Dans ce lieu et à une date, hautement symboliques, chaque champ socioprofessionnel concerné par les appels (qui se multiplient) a porté témoignage de la manière dont ses praticiens résistent aux politiques de normalisation, de détricotage systématique des métiers dans chacun des domaines, justice, culture, recherche, information, psychiatrie, hôpital public, et plus généralement dans tous les secteurs du « bien public », garant ultime de l’espace de l’intime et du lien social.

L’assemblée a pris acte à partir du témoignage exemplaire des comités locaux qui se réclament de l’Appel des appels (Marseille, Strasbourg, Toulouse, Rennes, Bordeaux, Brest, Nancy, etc.) de leur constitution.

L’assemblée a tenté de cerner davantage le périmètre de ses actions et de ses valeurs afin d’éviter d’entrer en concurrence avec les autres mouvements politiques et sociaux tout en soutenant leurs actions lorsqu’elles se fondent sur les mêmes valeurs. La singularité de l’Appel des appels provient de l’éthique citoyenne qui prend racine dans les valeurs des pratiques professionnelles et des finalités humanistes dont elles sont issues.

Il conviendrait à l’avenir de rassembler davantage le continuum complet de chacun de ces métiers en y intégrant des travailleurs pauvres et précaires qui paradoxalement, pour une société dite de la connaissance, les peuplent plus encore que dans d’autres secteurs professionnels.

Une première table ronde a permis d’approfondir les dispositifs de normalisation et l’idéologie de l’évaluation produisant l’actuel malaise dans la civilisation. Il s’agit d’une véritable initiation sociale à la soumission volontaire des individus et des populations.

La seconde table ronde a débattu des possibilités de convergence avec les autres appels qui résistent à cette politique de la peur et de la norme. Le débat reste ouvert, mais l’essentiel demeure de reconnaître à l’Appel des appels sa singularité irrévocable sans pour autant se priver des solidarités partagées pour défendre les valeurs qui nous rassemblent.

L’Appel des appels se veut un véritable laboratoire d’analyses et de réflexions transversales aux champs artistique, scientifique et social, d’expérimentations, de soutien à la production de savoirs et des actions alimentant, sur la durée, chacun des appels en lutte pour la préservation et la promotion de l’éthique humaniste.

L’Appel des appels ne saurait se substituer aux responsabilités spécifiques des mouvements syndicaux et politiques dont il salue la tradition et la détermination. Tout en révélant le caractère citoyen des valeurs, des savoirs et des pratiques des métiers, l’Appel des appels suscite une culture du politique sans confusion avec « la politique ».

L’Appel des appels, fort des 73 200 signataires qui ont soutenu son initiative, souhaite créer les conditions d’une deuxième vague d’expression en nouant avec les institutions nationale et européenne de la société civile, les partis, les organisations syndicales, les associations, les mutuelles et coopératives, un dialogue permettant dans la durée de résister à la civilisation actuelle de la norme et de la peur, et de faire des propositions à la hauteur des défis de la crise.

Roland Gori et Daniel Le Scornet
Le 26 mars 2009

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lundi 23 mars 2009

Journée du 22 mars 2009 de l'Appel des appels, à La Parole Errante (Montreuil)

De l'extension sociale de la norme à la servitude volontaire
(Intervention de Roland Gori)
« L'époque qui ose se dire la plus révoltée n'offre à choisir que des conformismes. La vraie passion du XXe siècle, c'est la servitude. »
Albert Camus, L'Homme révolté, p. 293.
Je voudrais aujourd'hui rapidement évoquer trois idées :
La première : si pour moi la question de la désobéissance civile se pose moins que celle de la servitude volontaire, c'est bien parce que nous sommes aujourd'hui davantage dans une société articulée à la norme plutôt que dans une société articulée à la Loi ou du moins à une Loi fondée par un véritable système juridico-politique. Cette extension sociale de la norme requiert le consentement des sujets, leur servitude volontaire et leur intériorisation des normes.

La deuxième idée, c'est que l'évaluation telle qu'elle se pratique aujourd'hui est une véritable dévaluation. Elle est la matrice de cette servitude volontaire qui au nom de la religion de la science, de la rationalité technique et de la logique comptable produit une soumission sociale librement consentie.

Troisième idée : pour résister à ces dispositifs de servitude que constituent les normalisations des pratiques professionnelles et sociales, il faut toujours davantage s'engager dans une culture des métiers, de leur éthique et de leur finalité spécifique. C'est au nom de cette culture professionnelle et de la communauté qui l'incarne que nous pourrions risquer une position collective d'objecteurs de conscience face à cette politique de civilisation qu'est l'évaluation.

L'extension sociale de la norme


Je suivrai Michel Foucault pour considérer aujourd'hui que nous devenons davantage une société articulée sur la norme que sur la loi. Ce qui ne veut pas dire que le pouvoir de la loi soit en train de régresser, mais plutôt qu'il s'intègre dans un pouvoir plus général, celui de la normalisation.

La multiplication des règlements, des directives, des circulaires et des décrets, par exemple édictés par la Commission européenne proviennent de l'augmentation sans cesse croissante des normes et des exigences de standardisation par fait même de l'absence d'une autorité politique légitime qui pourrait se fonder sur la loi.

En un mot comme en cent, le conformisme auquel nous nous plions tous les jours s'exerce « dans les petites affaires », nous asservit de manière toujours plus étendue et douce, nous fait perdre l'habitude de nous diriger nous-mêmes et nous habitue toujours davantage à consentir dans les marges d'un pouvoir véritablement disciplinaire à notre propre aliénation, à notre propre mutilation.

Le Maître aujourd'hui, ce n'est plus le tyran religieux ou laïc, c'est un Maître anonyme, disséminé, dans de multiples dispositifs réticulaires et capillaires où s'exerce moins le pouvoir d'un seul que la servitude de tous. C'est ce Maître anonyme qui impose à l'humain de se transformer en ressource pour faire fructifier le capital en ingurgitant des nouvelles règles de conduite, une nouvelle langue et de nouvelles valeurs. Et ces nouvelles formes de domination, ces nouvelles servitudes sont souvent installées au nom même de la liberté et de la transparence démocratique. Ce que Yves-Charles Zarka appelle « nos nouvelles servitudes ».

Et ces nouvelles formes de subordination et de domination exigent un consentement volontaire des sujets, adhésion volontaire à des normes plutôt qu'à des lois. Nous avons à révéler et à déconstruire l'impensé social et politique des normes que le Pouvoir présente comme des évidences « naturelles » ou des faits objectifs. Ce travail est déjà en lui-même une pratique de résistance citoyenne autant que philosophique.

Ce n'est pas seulement le partage entre le permis et le défendu qui est en jeu, mais davantage l'intoxication, la colonisation de nos existences par une manière de penser et de vivre le monde, autrui et soi-même. Et cette manière de s'habituer à ce que Deleuze appelait « les petits fascismes de la vie ordinaire », cette manière de s'habituer à une domination invisible et insidieuse, conditionne dans les temps de crise et de terreur l'obéissance à des actes cruels, barbares et inhumains. On ne peut pas comprendre la soumission à des systèmes totalitaires et à leur logique monstrueuse si on ne prend pas en compte cette première idée : la normalisation des esprits prépare progressivement à cette « banalité du mal » dont parle Hannah Arendt à propos des bourreaux nazis, de ces fonctionnaires zélés d'un Etat délinquant où le meurtre de masse devient un boulot comme un autre.

Voilà pourquoi, je crois que le premier acte de résistance consiste à analyser et à déconstruire le fonctionnement de nos dispositifs de normalisation. C'et là où se trouve la tyrannie du pouvoir contemporain et je dirai avec de Tocqueville que « la nature du Maître m'importe bien moins que l'obéissance. »

Alors comment ça se passe aujourd'hui, c'est la deuxième idée ? Eh bien c'est l'évaluation qui constitue le dispositif matriciel de ces servitudes et qui transforme chacun d'entre nous en « tyranneau » de lui-même et des autres. « Tyranneau », le terme est de La Boétie dans son Discours sur la servitude volontaire : le pouvoir tyrannique est faible, instable et il ne tient que par la servitude volontaire des sujets qui ne s'y prêtent qu'en croyant tirer profit de la tyrannie qu'ils imposent aux autres comme à eux-mêmes. Cette abnégation politique corrompt le lien social et menace la « fraternelle communauté » de la vie civile pour satisfaire les ambitions et les avarices individuelles. C'est pour ça qu'il est important, deuxième acte de résistance, de restituer à nos pratiques professionnelles leur dimension politique. Ce n'est pas faire de la politique mais c'est révéler l'existence du politique dans les métiers.

Quand la génétique ou la neurobiologie des comportements sont instrumentalisées pour détecter les délinquants en couche-culottes ou sélectionner les candidats lors des entretiens d'embauche, c'est aux scientifiques de refuser et de faire objection. Ce n'est pas la désobéissance civile, mais un refus de se soumettre à une politique qui tend à transformer les professionnels en tyranneaux. Et là il est nécessaire par les temps qui courent de mobiliser l'opinion, de faire du lobbying et des actes symboliques de résistance.
Quand des rédacteurs en chef de revues européennes demandent à ce que leurs prestigieuses revues soient retirées des banques de données qui assurent l'hégémonie culturelle des Etats-Unis sur le marché de l'information scientifique, c'est une insoumission aux normes, ce n'est pas une désobéissance à la loi. Quand les universitaires démissionnent de leurs responsabilités collectives et administratives, ce n'est pas une désobéissance civile mais un refus de se soumettre au dispositif de normalisation qui assure la revanche du pouvoir technico-administratif sur les missions d'enseignement, de recherche ou de soin. On pourrait multiplier à l'infini les exemples. Je voudrais simplement dire qu'aujourd'hui la cible de nos révoltes devrait être à mon avis ce qui justifie la servitude volontaire, je veux parler de l'évaluation.

L'évaluation : un dispositif anthropologique


Nous sommes dans une société de l'évaluation généralisée qui dévalorise la substance humaine de nos actes au profit de leur décomposition en unités techniques mesurables, quantifiables et commensurables. Le pouvoir, dans nos démocraties libérales, interdit moins qu'il oblige à penser, à vivre et à mourir selon certaines normes dans une gestion économique des populations et une fabrique de leur opinion. Ces normes sont codifiées dans des règlements de toutes sortes qui ne sont pas des produits à proprement parler d'une Loi juridico-politique, c'est-à-dire d'une autorité. C'est plutôt un dispositif de capture du vivant qui modèle, fabrique et traque l'humain par les filets de normalisation d'un réseau de tyranneaux toujours plus capillaires, denses et obscurs.

On le sait, les populations deviennent des objets technico-politiques d'un gouvernement individualisé des sujets qu'il faut suivre à la trace, dépister, marquer, ficher, enregistrer dans le grain le plus fin des anomalies et dans les replis les plus intimes de leur existence. Dans cette bio-économie, le comportement humain se gère comme le grain de blé ou les flux de marchandises et ce d'autant plus si les professionnels renoncent à leur pensée critique, et à leur faculté d'analyser, de juger et de décider.

Alors pour mieux les exproprier de leur existence privée et professionnelle, les démocraties modernes ont découvert le pouvoir de normalisation de l'évaluation. On n'a pas besoin de penser à ce qu'on fait, il suffit de compter les actes, de les comparer et si possible dans une culture du résultat à court terme pour mieux rester le nez sur le guidon. C'est peut-être pas productif, mais au moins ça fait partie des dispositifs de civilisation et de servitude où l'homme mutilé n'a pas besoin de la présence d'autrui et où il est condamné à ne détenir sa valeur que de ses performances instrumentales.

Ici, quelle que soit la nature juridico-politique d'un système, les procédures de normalisation contiennent en elles-mêmes les germes des petits fascismes ordinaires. Or l'évaluation, c'est aujourd'hui la matrice permanente d'un pouvoir politique qui nous demande de consentir librement à cette servitude technique. A l'hôpital le rapport Larcher comme le rapport Vallancien placent l'expertise au cœur du système de gouvernance. La tarification à l'activité à l'hôpital, le système SIGAPS pour les CHU, le classement des revues par Impact factor à l'Université, l'évaluation des travaux de recherche à partir de la marque des revues dans lesquels ils sont publiés, la durée limitée à deux ou quatre ans des habilitations de laboratoires et accréditations diverses, l'hégémonie anglo-américaine sur le marché des éditions scientifiques, les standardisations diverses et variées, tous ces dispositifs fabriquent l'opinion et permettent un quadrillage des populations en général et des communautés professionnelles en particulier.

Ces dispositifs d'évaluation quantitative, qu'il s'agisse du classement de Shangai des Universités, des indices bibliométriques ou des diverses tarifications à l'acte technique peuvent être largement critiqués, se révéler faux et contre-productifs, il n'empêche ils sont maintenus, ils se multiplient, se reproduisent et créent de véritables réseaux de tyranneaux et de scribes des nouvelles servitudes. Et cela parce que ce dispositif est d'abord et avant tout une machine de gouvernement.

Alors comment résister à cette machine de gouvernement qui une fois encore passe par la norme avant de s'imposer comme loi ?

La réponse est simple et complexe : en construisant du « collectif » de résistance aux normes lorsqu'elles pervertissent les finalités de nos métiers ou modifient leurs significations anthropologiques.

Résister en refusant la servitude volontaire


Refusons la perversion de nos métiers en instruments d'un contrôle social ou de molécules de propagande. Résister, déjà c'est faire notre boulot au regard des finalités qui l'ont créé. S'il faut soigner ou cocher, choisissons de soigner. S'il faut chercher ou publier, choisissons de chercher. S'il faut soigner ou surveiller, choisissons comme ces infirmiers psychiatriques de soigner plutôt que d'escorter les patients D 398. Simplement c'est à un collectif que peut revenir la charge de construire ces formes de résistance.

Si un rédacteur en chef de revue enlève sa revue des banques de données, ça n'aura aucune importance et cela permettra la promotion de tyranneaux plus cyniques et accommodants. Quand c'est toute une section du CN des Universités qui refuse le classement des revues, on peut encore travailler. Nous avons aujourd'hui avec Internet le meilleur et le pire. On peut vaincre le conformisme, non seulement par l'amitié et la fraternité auxquelles La Boétie se réfère pour sortir de cette servitude volontaire qui n'est pas que le fait d'un tyran politique, mais d'abord et avant tout cette inclination qui pousse chacun de nous à devenir ce tyranneau qui s'assujettit lui-même autant qu'il assujettit les autres. Se révolter, dit Camus, c'est « refuser l'humiliation […] sans la demander pour l'autre. » Ne l'oublions pas.

Alors comment sortir de cette corruption de la normalisation et de la servitude volontaire qu'elle exige ? Ne m'en voulez pas si c'est dans une nouvelle de Melville, Bartleby, que je verrais volontiers la métaphore des actions que je propose.

Vous vous souvenez de cette œuvre remarquable dans laquelle un avoué des plus conformistes se trouve corrompu, pourrait-on dire, par ce copiste étrange qu'était son subordonné Bartleby. Ce copiste, à la « silhouette lividement nette, pitoyablement respectable, incurablement solitaire » (p. 16). Quasiment anorexique, affamé de copies, silencieux, blême et mécanique, et qui un jour à la requête coutumière de son patron répond « Je préfèrerais n'en rien faire ». Et à toutes les requêtes, y compris celles qui lui demandent des explications sur son étrange comportement, il répond « I would prefer not to ».

Et avec cette douceur magique qui désarme tous ses interlocuteurs Bartleby produit ce que Melville appelle « une fraternelle mélancolie ». Bartleby, ce copiste de Wall Street, publié au milieu même du XIXe siècle, n'est-il pas la figure mélancolique sur laquelle se fracasse le management de notre civilisation qui naufrage au moment même de son triomphe comme disait René Char ? Famélique Bartleby, ombre qui hante désespérément toutes nos habitudes dont la vocation originaire est peut-être de nous oublier nous-mêmes, cet oubli de nous-même condition première de l'obéissance, mélancolique Bartleby qui restitue aux scribes leur étincelle d'humanité par cette résistance passive et obstinée qui finit par corrompre le langage des maîtres, car les scribes et les copistes dans les cabinets desquels Bartleby préfèrerait ne pas, finissent aussi par être corrompus par son langage.

Ils emploient malgré eux le verbe « préférer ». Il y a un discours de la servitude comme il y a un discours de la résistance qui désintoxique la langue de ses corruptions morales et sociales. De la même manière qu'on a pu lire la Princesse de Clèves trop vite et imprudemment mise au rebut au profit des Rolex, ne pourrait-on imaginer une réponse collective à tous les donneurs d'ordre par la formule de Bartleby « je préfèrerais ne pas ». Et puis plus sérieusement, ne pourrait-on pas au moment où nous décidé dans le moindre repli de nos existences intimes et sociales restituer à notre désir sa portée critique en nous demandant si nous ne préfèrerions pas « ne pas ».

Mais bien sûr pour avoir quelque portée cette désobéissance à la norme qui n'est pas encore une désobéissance à la loi, ne saurait avoir sa pleine force politique qu'à la condition de se construire sur une scène du collectif où les rédacteurs en chef des revues scientifiques préfèreraient tous ensemble ne pas se trouver dans les banques données bibliographiques et d'asservissement social et de mondialisation culturelle. Si tous les médecins, psychologues et soignants préfèreraient ne pas remplir les cases imbéciles qui traquent moins les dys que ceux qui les soignent. Que les universitaires préfèreraient ne pas exercer les fonctions administratives et collectives dès lors qu'on les transforme en tyranneaux de la gestion de la pénurie ou d'initiateurs à la servitude sociale volontaire. Que les directeurs de laboratoires et les responsables de maquettes pédagogiques préfèreraient ne pas recevoir des experts nommés et non pas élus de leur communauté. Les experts ces scribes et tyranneaux de nos nouvelles servitudes. Que les spectateurs indignés par la colonisation de l'information préféreraient ne pas répondre aux questions débiles de l'audimat et de l'enquête d'opinion, parce qu'ils refusent d'être réduits à du « temps de cerveau disponible à vendre à Coca-Cola etc.

Mais cela suppose une construction du collectif qui n'embrasse pas, parfois au nom même de la démocratie les figures de la servitude pour s'ouvrir au risque de l'amitié, cette figure antique sur laquelle La Boétie fait reposer les liens sociaux authentiques. Cela suppose aussi qu'à distance de l'avarice et de la cruauté dont La Boétie met en évidence qu'ils constituent les liens occultes du pouvoir tyrannique, on puisse se laisser aller au don, à la générosité et à l'amour. Ce qui suppose qu'on puisse aussi donner ce que l'on n'a pas pour le partager avec d'autres dans cette fraternelle mélancolie qui permet véritablement la création.

Mais ça, il faut bien le dire, c'est difficile pour tout le monde, non seulement parce que nous sommes corrompus par les valeurs culturelles du capitalisme mais aussi parce que comme nous l'enseigne notre pratique de soignant, se laisser aller vulnérable et démuni à l'autre provoque de l'angoisse et de la méfiance. Et c'est normal, car l'autre n'est pas toujours pourvu des meilleures intentions à notre égard et parfois au nom même de votre Bien et du Salut collectif, l'autre peut se conduire en rapaces. Il y a des rapaces humanistes, comme il y a des rapaces néolibéraux. Chacun des tyranneaux apparaît comme un tyranneau non seulement pour les autres, mais d'abord pour lui-même.

Là est la matrice de cette servitude volontaire dont j'ai voulu parler aujourd'hui et à laquelle Bartleby fait obstacle en ravageant le langage et la rationalité du petit Maître. Son langage devient contagieux. Il contamine le discours instrumental du copiste. Il nous restitue notre humanité que menacent le pragmatisme et le rationalisme de ce rêve américain dont Deleuze nous dit qu'il fabrique un « homme sans particularités ». C'est à cette inservitude volontaire que j'avais appelé.

Retrouver le programme de la journée du 22 mars sur le site national de l'Appel des Appels.

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vendredi 20 mars 2009

Première soirée de l'Appel des Appels Marseille, le 12 mars 2009

Radio Grenouille propose en écoute quelques-unes des interventions de la soirée de l'Appel des Appels 13, qui a réuni près d'un millier de personnes au Cabaret Aléatoire de la Friche Belle de Mai.



Voici le texte lu par Georgette Revest pour ouvrir cette soirée:
    "Ce rassemblement au cabaret aléatoire de la Friche de la belle de Mai( dont nous remercions les responsables et personnel qui sont partie prenante de ce mouvement) s’inscrit dans la vague lancée par l’appel des appels initié par Roland Gori et Stephan Chedri et plusieurs autres.
    "Nous savons d’expérience que ce moment à propos qui arrive à point n’a rien à voir avec la spontanéité car, isolés ou dans chacun dans ses lieux de lutte, commençait depuis plusieurs années à préparer le terrain.Ce moment qui fait rencontre, nous avons à nous en saisir et réunir les conditions de solidarité qui le permettent.
    "Chacun dans nos métiers différents, confrontés de plus en plus à la dégénérescence matérielle, à la pensée comptable qui voudrait régner en maître, nous avons d’abord été inquiets puis alertés.
    "Cette jouissance inscrite par la société qui prône la concurrence, la réussite individuelle, au détriment de l’accueil, l’écoute, la solidarité.
    "Qui prône un idéal de transparence où l’homme serait toujours sous la lumière, au détriment de ce qui fait que l’homme est humain c’est-à-dire, les zones d’ombre, la complexité, les failles, l’errance, quelquefois la folie,, mais aussi incertains, en tout cas pas définitif.
    "Refusons-la, cette jouissance, sinon, vers quel maître elle va nous mener, vers quelle destruction des liens entre générations -alors que la transmission réciproque est essentielle- entre les installés et les précaires. Ce qui se révèle à nous n’est plus dans le temps du refus mais celui de l’impossible à accepter sinon c’est un risque de collaboration qui va nous salir.
    "Par ce règne qui s’installe de la pensée comptable et au mauvais traitement commis envers l’humanité chez l’homme, nous souffrons dans nos métiers différents. Aussi partageons ce refus et la force sera dans le fait de ne pas être isolé.
    "Nous avons l’ambition que se dessinent quelque chose comme l’espoir d’un devenir commun et une prise de conscience que « ça va mal » et que nous devons tous ensemble nous donner les moyens de résister.
    "Je répète cette phrase de Foucault déjà dite lors de la journée d’appel des appels du 31 Janvier à Paris: "Une Société se juge à la place qu’elle fait à la folie et à la manière de traiter humainement l’inhumain".
    "C’est un mouvement en mouvement, probablement qui signale la nécessité d’un changement profond de Société et qui va mûrir. Restons ouverts et tachons de maintenir ce qui fait sa richesse, l’articulation entre le singulier –la nécessité de chacun de résister dans les lieux de nos champs différents et ce collectif qui réunit des personnes, qui n’ont plus l’habitude de se parler, s’écouter,s’accompagner.
    "Bien que ne sachant pas où cela nous mène, nous reconnaissons l’importance du cadre que nous donné la charte de l’appel des appels et la préparation des interventions entre des personnes du terrain et des universitaires qui pourrait devenir une co-construction de savoirs.
    "Un comité va se mettre en place sur la région , c’est dans la conclusion que des précisions seront présentées."

Retrouvez quelques-uns des intervenants de la soirée:


Derniers ajouts:



L'Appel des Appels Marseille à retrouver également sur le site internet de Radio Grenouille.


Photo: L'Appel des Appels de Marseille, au Cabaret Aléatoire (Patrice Magnien)
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mardi 10 mars 2009

Programme de la soirée du 12 mars au Cabaret Aléatoire

Accueil, de 20h à 21h
Interventions à partir de 21 heures.

21h: Introduction
- Présentation de la soirée par Georgette Revest, psychanalyste
- Ouverture et présentation par Roland Gori du concept, de l'historique de l'Appel des Appels et la charte du collectif national.
- Intervention de Patrick Ben-Soussan, pédopsychiatre

21h30: Justice
- David De Pas, Syndicat de la Magistrature
- Olivier Lantelme, avocat
- Michel Ramajo, directeur secteur PJJ et signataire de la pétition "quel
futur pour les jeunes délinquants "

21h40: Information/Médias/Culture
- Christophe Chassaigne, France 3
- Michel Gairaud, rédacteur en chef du Ravi
- Yves Grenier, SYNAVI

22 heures: Education nationale
- Corine Lefort, directrice d'école
- Hugues Leenhardt, enseignant "désobéisseur"
- Diane Combes, enseignante "désobéisseuse"

22h10: Université/Recherche
- Gaetan Hagel, enseignant-chercheur
- Charling Tao, chercheur CNRS

22h20: Immigration/Libertés publiques
- François Nadiras, LDH Toulon
- Fanny Defrance et Judith Rouan, RESF

22h30: Médecine somatique
- Bernard Granjon, Médecins du Monde
- Claire Ricciardi, présidente du planning familial 13

22h40: Psychiatrie et médico-social
- Pascale Giravalli, psychiatre, praticien hospitalier, SMPR
- Alain Abrieu, psychiatre, praticien hospitalier
- Marie France Negrel, infirmière psychiatrique à la retraite
- Marc Maximin, psychiatre

23h15-23h45: Continuité et Propositions
Proposition d'une nouvelle rencontre pour la création du comité local de l'Appel des Appels.

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lundi 9 mars 2009



N'hésitez pas à diffuser l'affiche de la soirée du 12 mars !

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jeudi 26 février 2009

Charte de l'Appel des Appels

Nous, professionnels du soin, du travail social, de la justice, de l’éducation, de la recherche, de l’information, de la culture et de tous les secteurs dédiés au bien public, avons décidé de nous constituer en collectif national pour résister à la destruction volontaire et systématique de tout ce qui tisse le lien social.

Réunis sous le nom d’Appel des appels, nous affirmons la nécessité de nous réapproprier une liberté de parole et de pensée bafouée par une société du mépris.
  • Face à une idéologie oppressive qui promeut le culte de l’argent et la peur de l’autre,
  • Face à la souffrance sociale que cette idéologie génère,
  • Face à la multiplication de prétendues réformes aux conséquences désastreuses,
  • Face au saccage de nos missions et de nos pratiques professionnelles, Face à la promotion du prêt-à-penser et de procédures managériales et sécuritaires,
  • Face à la désignation à la vindicte collective de citoyens toujours plus nombreux,
  • Face à l’abandon progressif des plus fragiles parmi nous…

Nous entendons lutter contre toute politique qui liquide les principes de droit et les valeurs de notre démocratie, issus des Lumières et du Conseil National de la Résistance.

Avec tous ceux et celles qui nous rejoignent, nous nous engageons à :
  • faire le lien entre toutes les réflexions, les initiatives et les mobilisations dans l’esprit de notre appel et les amplifier ;
  • constituer un espace public de vigilance vers lequel remonteront les analyses et propositions de professionnels et de citoyens ;
  • relayer, par nos comités locaux, notre site Internet et nos actions une parole qui échappe aux processus de normalisation, afin de promouvoir une éthique citoyenne, fondée sur le respect de la dignité humaine comme des libertés publiques et individuelles ;
  • construire, en liaison avec les associations et les partenaires qui le souhaitent, un espace d’analyse des politiques fondées sur le culte de la performance et de la norme dont les corollaires sont la peur, l’exclusion, voire l’élimination ;
  • donner le plus grand retentissement à tous ceux qui organisent une résistance responsable et non violente aux politiques en cours ;
  • soutenir et multiplier les actions visant à dénoncer et combattre les dispositifs de servitude, les atteintes aux libertés fondamentales et la dénaturation de nos métiers ;
  • exiger des instances constituées – partis politiques, syndicats, pouvoirs publics – qu’elles s’opposent, par des réponses adaptées, à la démolition des valeurs pour lesquelles nous nous battons.
Décidés à combattre une idéologie de la norme et de la performance qui exige notre soumission et augure d’une civilisation inique et destructrice de l’humain, nous voulons réinventer une société de libertés, de droits, de justice et d’hospitalité.

Collectif national de l’Appel des appels – 24 février 2009

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jeudi 19 février 2009

Marseille relaye l'Appel des Appels

Rendez-vous jeudi 12 mars 2009 au Cabaret Aléatoire, à la Friche Belle de Mai, à partir de 20 heures.

tilidom.com « Nous, professionnels du soin, du travail social, de l’éducation, de la justice, de l’information et de la culture, attirons l’attention des Pouvoirs Publics et de l’opinion sur les conséquences sociales désastreuses des Réformes hâtivement mises en place ces derniers temps.
A l’Université, à l’École, dans les services de soins et de travail social, dans les milieux de la justice, de l’information et de la culture, la souffrance sociale ne cesse de s’accroître. Elle compromet nos métiers et nos missions.
Au nom d’une idéologie de "l’homme économique", le Pouvoir défait et recompose nos métiers et nos missions en exposant toujours plus les professionnels et les usagers aux lois "naturelles" du Marché. Cette idéologie s’est révélée catastrophique dans le milieu même des affaires dont elle est issue.
Nous, professionnels du soin, du travail social, de l’éducation, de la justice, de l’information et de la culture, refusons qu’une telle idéologie mette maintenant en "faillite" le soin, le travail social, l’éducation, la justice, l’information et la culture.
Nous appelons à une Coordination Nationale de tous ceux qui refusent cette fatalité à se retrouver le 31 janvier 2009 à Paris. »
Le 22 décembre 2008,
Roland Gori et Stefan Chedri

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